L’Education Financière des jeunes : quel est le rôle de La Finance pour Tous, partenaire de Xaalys ?
L’objectif de Xaalys est de proposer une solution favorisant l’autonomie financière des adolescents en associant leurs parents à la démarche. Mais ce n’est pas tout, le point fort et différentiateur de Xaalys est l’intégration de contenus pédagogiques sur la finance.
En effet, en amont du lancement commercial de son offre, Xaalys a noué un partenariat avec le portail « La Finance Pour Tous » agréé par le ministère de l’Éducation nationale. Mais quel est le rôle de La Finance pour Tous ? En quoi la collaboration avec Xaalys permet-elle de favoriser l’éducation financière des jeunes ? Nous avons interviewé la déléguée générale de cette association d’intérêt général, Pascale Micoleau-Marcel, afin qu’elle nous éclaire sur l’enjeu de l’éducation financière de la population française et plus particulièrement, celle des jeunes.
Bonjour Madame, pouvez-vous s’il vous plaît vous présenter ?
Bonjour à vous, je suis Pascale Micoleau-Marcel. Après une dizaine d’années au service des enquêtes de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), je suis devenue en 2006, à sa création, la déléguée générale de l’Institut pour l’Éducation Financière du Public, communément appelé « La Finance pour Tous ».
Cet institut dont j’assure la direction générale a été créé à l’initiative de l’AMF et ambitionne de combler les lacunes de la population française en matière de gestion d’argent et de culture économique et financière.
Qu’est-ce que La Finance pour Tous ?
La Finance pour Tous est avant tout – mais pas seulement – un site internet qui a pour vocation de promouvoir la culture financière, en répondant de manière didactique aux questions concrètes que les Français peuvent se poser sur la gestion de leur argent et sur la finance et l’économie en général.
Face à la crise financière de 2007-2008, il s’est avéré nécessaire de donner des explications claires aux Français pour les aider à mieux comprendre les éléments sous-jacents au contexte particulier dans lequel le pays se trouvait plongé. La Finance pour Tous a pour vocation de répondre aux questionnements, rassurer et développer les connaissances de la population. L’idée est de présenter les produits et les enjeux financiers de manière simple et de décrypter l’actualité pour les lecteurs.
A qui est destiné votre contenu pédagogique ?
A tous, comme notre nom l’indique. Tout le monde est concerné par les questions d’argent, mais pas de la même manière, il faut adapter le discours à chacun. Nous avons donc segmenté notre public au travers des lieux où on peut l’atteindre : les jeunes à l’école, les actifs en entreprise, les consommateurs de produits et services financiers dans les établissements financiers. Autant que possible, parce que nous sommes peu nombreux, nous passons par des outils digitaux ou des relais. Pour atteindre les jeunes, nous fournissons des modules pédagogiques à leurs enseignants, pour toucher les personnes en difficulté nous fournissons des outils aux intervenants sociaux.
Avec quels acteurs collaborez-vous pour initier les jeunes à l’argent ?
La Finance pour Tous travaille avec l’Éducation Nationale pour sensibiliser les jeunes à ce sujet dès l’école et depuis 2016, avec la Banque de France qui pilote l’ensemble de la stratégie nationale d’éducation financière. Ainsi, nous participons, avec d’autres partenaires, à la conception de modules pédagogiques dans le cadre du Service National Universel (SNU) destiné aux jeunes de 15-16 ans, pour l’instant seulement sur une base volontaire.
Pourquoi faut-il développer l’éducation financière chez les jeunes à l’école ?
Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), les bonnes pratiques financières s’acquièrent plus efficacement très tôt et idéalement dans le cadre scolaire. Enseigner l’éducation financière à l’école, sous tous ses aspects (finances personnelles et décryptages économiques) est également un gage d’équité : tous les élèves bénéficient des enseignements, cela participe d’une démarche citoyenne.
Pouvez-vous donner un exemple permettant d’apprendre une notion financière à l’école ?
Nous avons fait de nombreux modules de mathématiques qui utilisent des situations de la vie quotidienne. Ainsi par exemple, nous en avons plusieurs qui traitent du crédit. Le but est de montrer aux jeunes que le crédit a un coût. Il ne s’agit pas uniquement de calculer un taux d’endettement mais bien de valoriser un principe financier. Il nous paraît important d’inculquer aux jeunes les conséquences liées à l’utilisation de l’argent dont ils disposent.
Constatez-vous un frein dans cet apprentissage ?
On constate une certaine résistance à la fois au sein des familles et chez les enseignants. Les familles les moins aisées craignent une forme de stigmatisation et les enseignants considèrent parfois qu’il s’agit de sujets trop personnels pour être traités à l’école. Or, bien sûr nous ne cherchons pas à culpabiliser les parents qui n’épargnent pas : certains ne peuvent tout simplement pas. Et nous sommes d’accord avec les enseignants qu’il y a une grande part personnelle dans l’attitude face à l’argent, qui ne se réduit pas à des équations mathématiques et que l’école ne peut pas et ne doit pas tout faire.
Quelle est la meilleure méthode pour donner envie aux jeunes, d’adopter de bonnes habitudes financières à l’école ?
Les enseignants et les programmes étant déjà surchargés, l’apprentissage à l’école doit se faire à travers les disciplines existantes, et au collège, cela ne peut être que les mathématiques. C’est gagnant-gagnant : d’un côté, cela fait comprendre aux jeunes allergiques aux chiffres l’intérêt des mathématiques ; en rattachant les exercices de maths à des exemples de la vie quotidienne, cela leur montre que cette matière est indispensable et utile dans la vie de tous les jours. D’un autre côté, cela ancre l’éducation financière dans les savoirs classiques, cela donne une sorte de légitimité à l’éducation financière. Pour augmenter l’impact, il faut selon moi mixer le côté sérieux et le côté ludique.
Quels supports favorisent selon vous cet apprentissage ?
L’utilisation des supports digitaux est parfaite, car de nos jours, les jeunes accèdent plus tôt à un smartphone. Grâce à la digitalisation, il est donc possible de proposer du contenu plus complexe, plus amusant et par conséquent, plus efficace. La meilleure façon de faire mieux apprendre les notions de la finance, passe par la création d’un contenu attrayant, concret, amusant et pédagogique à la fois.
Quel est le coût d’une création de contenu éducatif ?
Si l’on souhaite lancer quelque chose d’amusant et de vraiment innovant à travers une application mobile, il faut prévoir une somme importante. A cela s’ajoutent toutes les dépenses liées au marketing pour en faire la promotion. Mais en attendant, on peut utiliser des outils classiques, comme les quiz, qui sont toujours distrayants et efficaces.
Quels sont les atouts du partenariat entre la Finance pour Tous et Xaalys ?
Ils sont multiples :
- Tout d’abord, l’application est utile aussi bien aux jeunes, aux parents qu’à nous-mêmes. En effet, nous nous insérons dans le projet en y apportant notre expertise et Xaalys, de son côté, gagne en contenu adapté à sa cible de clients et se différencie ainsi par rapport à ses concurrents ;
- Ensuite, nous sommes en phase avec l’ADN qui promeut un apprentissage passant par le jeu à travers ses fonctionnalités gamifiées. Outil ludique et pédagogique en même temps, Xaalys permet aux jeunes d’apprendre comment gérer leur argent de poche dans des situations concrètes, sans qu’ils aient l’impression d’être dans une salle de classe. Le fait d’avoir intégré des quiz est, par exemple, quelque chose de simple mais très efficace pour initier les jeunes au vocabulaire de l’argent.
- Enfin, cette collaboration avec Xaalys, néo-banque des adolescents, permet à La Finance pour Tous d’élargir son public en touchant plus directement les jeunes sans avoir à s’appuyer sur le corps enseignant pour interagir avec ce public.